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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/368

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corps. Dans Edimburgh, dans Aberdeen et Perth, ils se sont retranchés. Les Cheviots et les Grampians sont le théâtre de leurs luttes quotidiennes contre de nouveaux Puritains. Pendant longues années les Highlands résisteront encore. — Entendez les accords de leurs pibrochs guerriers !




— Fils de l’homme, que vois-tu ?

— Dans l’île occidentale, dans la fraîche Erin, je vois de grands vols de corbeaux. Le Catholicisme, esclave de six siècles, a relevé sa tête grise. Du haut d’un tertre funéraire, il appelle l’Irlande à sa défense. Et toute l’Irlande se lève à sa voix comme une apparition redoutable. — L’ombre d’O’Neal a tressailli !

L’heure est venue des grandes vengeances. Il faut que les cruautés de Henri VIII, d’Elisabeth-la-Grande, des Jacques Stuart et des Charles d’Angleterre soient lavées dans le sang ! Il faut que les Irlandais fassent la chasse à l’homme comme les Anglais la faisaient quand ils les traquaient avec leurs grands chiens d’Écosse ! Il faut que l’Irlande se relève de son fumier sanglant ! qu’elle venge ses Wolfe Tone et ses Fitz-Gérald ! Il faut, il faut, la martyre ! la condamnée ! qu’elle renaisse à la vie et à l’indépendance ! — Mais quelle horrible famine ! quelle peste noire ! Comme le sol est jonché de cadavres du cap Clear au cap Bengore ! !




— Fils de l’homme, que vois-tu encore ?

— Je vois l’Angleterre ruinée, bouleversée, dépossédée des Océans, chassée de l’Asie par la Russie ; de l’Amérique, par l’Union ; du continent européen, par toutes les nations qu’elle a spoliées. Je la vois consumée par une