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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/394

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lité sociale, est impatient de s’assurer, au moyen du despotisme politique, un nivellement grossier ; — parce que les communes réclament leurs fueros, et que la Légitimité trouve son intérêt à les leur accorder ; — parce qu’enfin, de toutes les formes d’autorité, celle qui fait encore le moins souffrir le civilisé pauvre, c’est l’absolutisme.




Prédiction touchant l’Italie.


Aux premiers jours du printemps 1855, le Piémont belliqueux sera réveillé par le bruit des tambours de guerre. La maison de Savoie fera valoir de nouveau ses prétentions sur le duché de Milan : un grand nombre d’Italiens seront entraînés à servir la cause de son ambition.

Sur les dômes de Lombardie flottera quelque jour le drapeau sarde aux trois couleurs. Charles-Albert, le roi magnanime que tua le désespoir et qu’acheva l’exil, se réjouira sous les voûtes silencieuses de Supergà !

Rien ne peut donner une idée de l’anarchie qui agitera le reste de la Péninsule. Les partis les plus violents en viendront aux prises. Rois et princes dépossédés se réfugieront dans les profondeurs des Alpes, des Apennins et des Abruzzes, et ceints d’écharpes brillantes, appelleront sous leurs drapeaux des bandes de Suisses et de Lazzaroni, toujours en quête de maîtres opulents. — Le siège de Saint-Pierre sera renversé.

Les tribuns et agitateurs de la Démocratie se mangeront le foie, s’accusant, se proscrivant, s’emprisonnant, s’exécutant les uns les autres ; ils ne réussiront à établir ni Confédération, ni Centralisation, ni Constituante, ni République, ni Dictature d’Italie ; ils soutiendront avec peine leurs pouvoirs naissants contre les familles royales. Les peuples se détacheront d’eux.