Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/40

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que jamais personne, ni roi ni tribun, n’achète un homme fier, parce que cet homme ne saurait pas dire lui-même tout ce qu’il vaut. Au surplus, et bien que l’opinion soit le cadet de mes soucis, je mets au défi et vous, citoyen, et les autres, de citer un seul acte de ma vie, un seul mot de ma langue, une seule ligne de ma plume, qui rende votre insinuation vraisemblable. Ah ! bien habile serait, ô citoyens, le chef de parti réformateur qui vous guérirait de votre manie d’inquisition ! — Quant à moi, ne dépendant ni de vous ni de personne, je n’ai pas à m’inquiéter de l’appréciation que vous pouvez faire de mes actes ou de mes écrits.

3°) À vous entendre, citoyens, il semblerait qu’un rôle, dans la société actuelle, cela se retient, cela s’escompte, cela se monopolise ; il semblerait qu’il n’y a plus rien à prendre ni dans la République ni dans le Socialisme, que vous savez tout, que vous avez tout découvert... Il n’y a pas beaucoup paru en février, convenez-en. Et je doute que les Cosaques dont vous voulez bien à la fin m’accorder l’invention, procèdent aussi gauchement et aussi timidement à la révolution que les très-illustres démocrates du gouvernement provisoire en 1848. Je suis désespéré d’ailleurs de ne pas savoir chanter leurs louanges d’une voix pure et citoyenne.


XV.   Toute vérité est bonne à dire, mais difficile à émettre au milieu des scribes, des pharisiens et des docteurs. Celui-là semble cruel qui dit à un vieillard : tu vas mourir ! On l’accuse de sacrilège, s’il le répète.

Mais la notion de respect est établie, comme toutes les autres, par les majorités. Mais il y a quelque chose de plus fort que l’opinion, c’est la vérité. Mais il y a quelqu’un de plus fort que tous les hommes, c’est un homme libre. Ceux qui flattent les vieillards, en leur promettant l’éter-