Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/413

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minés, à l’Angleterre qu’à l’Espagne, à l’Amérique qu’à la France.


Il est des peuples assurés contre la servitude par leur position même. Ce sont ceux que l’Invasion ne peut atteindre qu’à de grandes distances, soit qu’ils habitent des continents nouveaux, soit que l’immensité des mers protège leur indépendance. Désormais la métropolisation devient impossible dans les mondes vierges et les îles dont les habitants sont instruits de leurs droits. La souffrance des colonies sur lesquelles s’exerce encore l’autorité des grandes puissances maritimes nous apprend assez que le Patriarchat doit cesser parmi les peuples comme parmi les hommes. Il se peut que la colonisation ait été un mal nécessaire alors que les nations étaient trop jeunes et trop ignorantes pour conquérir leur liberté et assurer leur bien-être ; mais, aujourd’hui, la Colonisation est un non-sens aussi énorme que le Familisme et le Tzarisme.


..... Les États-Unis de l’Amérique du Nord déposséderont l’Europe des îles qui se trouvent à portée de leur action civilisatrice et les réuniront toutes sous le drapeau de l’Union, aux étoiles brillantes, qui porte la devise De pluribus unum. Ainsi finira, parmi les peuples, la plus odieuse, la plus brutale des exploitations, celle de la tutelle, de l’interdit, de la fourrière, de la servitude à distance, de la Métropolisation enfin.

L’action de la République américaine, dans le prochain mouvement ethnographique, sera toute de contiguïté. Les États-Unis ne sont pas encore assez peuplés, assez à l’étroit chez eux pour être contraints aux conquêtes lointaines. Ce n’est que lorsqu’ils étouffent entre leurs frontières et qu’ils regorgent de richesses que les peuples émigrent vers de nouveaux mondes. Avant de s’immiscer