Aller au contenu

Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faut. Plaira-t-il ? je ne me suis jamais préoccupé de si peu de chose.

Car je n’ai point placé ma confiance dans les Civilisés non plus que dans les sentiments qui sortent de leur bouche. Les civilisés sont plus menteurs que le caméléon et plus traîtres que la vipère. Je n’ai foi que dans la Révolution.

Je ne ressemble pas aux journalistes qui mendient les faveurs du public et prétendent cependant lui donner des leçons !

Et qui n’ont pas même la liberté de dire de M. Bonaparte qu’il a le haut d’un jésuite et le bas d’un mulet ! Et qui consentent à martyriser leur pensée jusqu’à ce qu’elle passe par le trou d’une aiguille d’une pareille censure ?

Cadavres ! Mendiants ! Meurts-de-faim !

Moi, je répète le cri de mon cœur aussi fidèlement que l’écho répète le hurlement de la tempête. S’il me fallait écrire sous la dictée d’un maître, ou sous le regard d’un élève, je briserais plutôt cette plume. Et de ses morceaux brûlants, je marquerais au front les écrivains vendus !


II.   Les Rrrévolutionnaires ont dit — non pas dans des termes scientifiques ou parlementaires — que j’étais atteint d’un monumental orgueil. J’en suis convenu. Puissent les Rrrévolutionnaires en être satisfaits ?

Mais, par pitié pour eux, je leur annonce que dans les années qui vont suivre, leur hypocrisie verra s’élever des orgueils bien autrement monstrueux que le mien. Et que ces orgueils les marqueront au fer rouge ! Que les Rrrévolutionnaires cherchent donc à s’y opposer avec leur doctrine du dévouement et les primes du civisme !

Hélas ! grands citoyens, il n’y a plus rien à faire contre l’esprit d’examen et de liberté. C’est à désespérer tous les pédagogues, démagogues, frères ignorantins et pères socia-