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Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/97

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contrat, à l’arche de Noé pour habitation, à la feuille de vigne pour parure ?

Quand je pense que l’homme, si puissant et si confortable aujourd’hui, n’avait, lors de la chute, que ses pieds pour traverser l’espace et ses bras pour soulever des fardeaux, que ses dents pour casser des noisettes, que ses mains pour chasser, je m’irrite que ceux-là même qui sont le plus intéressés au Mouvement ne reconnaissent pas l’utilité de la Guerre et des agitations, quelles qu’elles soient, qui bouleversent la face des choses. Que ceux qui ont été avantagés dans les victoires remportées précédemment sur Dieu veuillent se reposer, je le comprends. Mais que, pour leur salut ! les déshérités ne redoutent pas les cataclysmes ; qu’ils ébranlent sur ses colonnes ce monde d’iniquités. Contre la puissance du monopole qu’ils fassent feu de tout fer et de tout bois. Qu’importe que la Délivrance vienne du Nord ou du Midi ?


II.   Ce n’est ni la force russe seule qu’il faut vaincre, ni l’organisation du Monopole seule : ce sont les deux. Car l’une repousse des débris de l’autre, et jamais les déshérités n’ont fait ainsi que la moitié de leur tâche, travail stérile que les intrigants revendent et rachètent le lendemain. Vous faites une révolution contre le Monopole à Paris : la Russie fait renaître le Monopole à l’aide de la Terreur qu’elle inspire, et vous l’impose de nouveau par son intervention. À quoi donc bonne votre révolution ? Vous chassez les Russes des provinces danubiennes ; les aristocrates du dedans vous épuisent plus que jamais à Paris par la Concurrence et l’Usure. À quoi donc bonne votre campagne contre les Cosaques ?

Cessez enfin de donner tête baissée contre les murs des citadelles et les serrures des coffres-forts. Sachez bien que tous les despotismes s’enchaînent : que le Tzarisme russe