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Page:Ernest Roze - Charles de l'Escluse, 1899.djvu/38

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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

j’avais formulé un espoir que tu me rappelles. Mais il n’appartient pas souvent à l’homme d’obtenir ce qu’il veut : et, en effet, il est arrivé beaucoup d’événements, cet été, dont je pourrais difficilement discerner les causes, ainsi que je l’avais espéré. Au commencement de l’été, j’avais livré au typographe de Plantin mon Epitome[1] ; mais ni lui, ni moi, nous n’avons pu d’abord obtenir, de la bienveillance de la Cour, le Privilège (sans lequel il est interdit d’imprimer ici) ; peut-être parce que la Cour était trop fatiguée et occupée d’autre part par nos troubles. Cependant, vers la fin de l’automne, ce Privilège fut accordé, et le typographe avait déjà commencé ses corrections, un mois auparavant, lorsque j’étais chez lui à Anvers, afin de mettre l’ouvrage peu de temps après sous presse. En outre de quelques petites annotations, j’y ai ajouté un certain nombre de gravures de ces Aromates dont il est question dans mon Garcia, et, quelques autres que j’ai pu trouver, mais qui n’avaient été encore publiées par personne, ou bien qui, par d’autres auteurs, n’avaient pas été reproduites assez fidèlement. J’y aurais ajouté mes observations si, à la suite de tous ces troubles, je n’en avais été particulièrement empêché. En effet, pendant une grande partie de l’été et même en automne, je fus pris de douleurs très graves, par suite d’une blessure que j’avais reçue sur la jambe droite avec une très forte contusion. D’autre part, j’estime que pendant cet hiver et le printemps prochain, je pourrais m’occuper de décrire les plantes et de les représenter par des figures. Dodoens a en mains son Historia coronariarum plantarum, et si ses occupations le lui permettent, il terminera peut-être entièrement celle Histoire.

D’après le discours prononcé aux obsèques de Fuchs, trois tomes de son Histoire des plantes seront imprimés dans un bref délai. De son côté, Wolf corrige l’Histoire des plantes écrite par Gesner. Puisque tant d’hommes illustres s’épuisent dans ce travail, il est à espérer que l’étude de la connaissance des plantes ne peut manquer de progresser. Nous avons perdu, cette année, trois médecins très célèbres, Gesner, Fuchs et le dernier enfin Rondelet qui, l’au-

  1. Il s’agit de sa traduction du Livre de Garcia del Huerto, Coloquios dos simples.