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Page:Eschyle - Les Perses, 1896, trad. Herold.djvu/41

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LES PERSES

que les temps soient tristes, donnez, chaque jour, quelque joie à votre âme : car les richesses ne servent pas à ceux qui sont morts.

L’OMBRE DE DARÉIOS rentre dans le tombeau.

LE CORYPHÉE

Ô douleur, d’apprendre que les Barbares, outre les maux présents, en souffriront d’autres, dans l’avenir.

ATOSSA

Ô destinée, quelles souffrances viennent m’affliger en foule. Et il est un chagrin dont la morsure m’est cruelle entre toutes : mon fils, autour du corps, n’a plus que de misérables haillons. Je rentre, et, quand j’aurai pris des vêtements dans mes demeures, j’irai au-devant de mon fils ; je n’abandonnerai pas dans le malheur l’être qui m’est le plus cher. Pour vous, dans ce désastre, il faut aider de vos fidèles conseils ceux qui ont mis en vous leur confiance. Mon fils, s’il arrive ici avant que je sois revenue, consolez-le, accompagnez-le vers ses demeures, et qu’à ses douleurs ne s’ajoute pas encore une douleur.

ATOSSA rentre dans le palais.

LE CHŒUR
Strophe I.

Ah, que nous étions puissants et heureux, que nous étions bien gouvernés, quand le prudent vieillard, le roi calme et invincible, le divin Daréios régnait dans le royaume.

Antistrophe I.

Notre armée alors était glorieuse et des lois solides et fortes réglaient tout dans la Perse. Nos guerres étaient heureuses, et c’étaient des retours triomphants dans les villes.