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Page:Espinas - La Philosophie sociale du XVIIIe siècle et la Révolution.djvu/377

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VII


LE PROCÈS DE VENDÔME


Grâce à un travail persévérant, dont de nombreuses fiches, conservées aux archives, nous permettent d’apprécier l’étendue, Cochon de Lapparent s’était procuré les adresses de tous les conjurés de quelque importance. Plus de deux cents arrestations furent ordonnées le 20 floréal, en même temps que celles des chefs. Il n’y eut pas de mandat d’amener contre Sylvain Maréchal. Plusieurs des plus compromis réussirent à s’échapper : Drouet, Robert Lindet, Maignet, Vacrez, Claude Ficquet, Guilhem, Jorry, Parein, Chrétien, Monnier, Rey, Ménessier, Bodson, Félix Le Peletier, Rossignol et Cordebar. Ils ne purent être jugés que comme contumaces. D’autres ne furent arrêtés que quelque temps après. Quàrante-sept personnes dont quatre femmes figurèrent sur la liste des accusés présents au procès. En réunissant ces deux listes, on a sous les yeux les noms de presque tout le personnel actif de la conjuration. Il est difficile d’y comprendre Antonelle qui avait évité toute démarché compromettante. Les seuls qui eussent quelque culture sont, avec Babeuf et Buonarroti, Amar, Laignelot, Félix Le Peletier, Bodson et Germain. Un très grand nombre — la majorité — sont des ouvriers manuels ou de petits fabricants ou négociants. Quelques-uns ne savaient même pas lire.

Drouet était membre des Cinq-Cents. « Selon la Constitution de Fan III, un député ne pouvait être jugé que sur une accusation du Corps législatif et par une Haute cour de justice, dont les jurés étaient au choix des assemblées