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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/12

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nues, l’une après l’autre, jouer leur rôle. Outre l’avantage d’élargir l’horizon de l’histoire, ce regard jeté sur les mondes primitifs, dont les révolutions ont précédé celles de tous les peuples connus, aurait encore pour résultat de nous dévoiler l’existence des rapports qui lient entre eux les différens ordres de faits. Comme le monde que nous habitons s’est formé, l’humanité se forme. C’est le développement des mêmes lois qui gouverne à distance les manifestations de la vie et celles de la puissance morale sur le globe. Dans une préface, l’auteur indique volontiers la marche qui présidera à la suite de son ouvrage : on peut dire que Dieu, dans la préface du monde, au milieu de ces temps reculés qui ont précédé le déluge, a marqué de même par l’ordre et l’enchaînement des faits de la création, le cours régulier des destinées communes que suivrait plus tard l’espèce humaine sur toute la terre.

Il resterait, nous le savons, pour confirmer cette vue d’ensemble, à mettre sous les yeux du lecteur le récit des événemens de la nature, comparé avec celui des événemens de l’histoire. C’est la matière d’un livre à part : on trouvera néanmoins dans celui-ci assez de traits qui font pressentir une telle conclusion morale. La première reproduction de Dieu dans le temps, c’est la création ; la seconde, c’est l’humanité : quoique la nature des manifestations diffère, la série ascendante des développemens est la même. Le genre humain fait ses destinées dans l’ordre où la matière s’est organisée en un monde.

La création, l’humanité, deux termes auxquels il faut en joindre un troisième, le pays. Les sociétés sont