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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/130

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des empreintes trouvées dans le sein de la terre, véritables médailles des anciens âges, pour rétablir la chaîne des événemens qui se sont passés à l’origine du monde. Éternel honneur de notre siècle ! Il s’est rencontré, presque au même moment, dans ces dernières années, deux hommes qui déclarèrent avoir retrouvé le sens d’inscriptions très anciennes et regardées avant eux comme inexplicables ; l’un s’adressait aux monumens de l’histoire, et l’autre aux monumens de la nature : c’étaient Champollion et Cuvier.

Cuvier puisa ses principales lumières dans l’anatomie comparée. C’est en vertu d’un principe nouveau, celui de la corrélation des organismes, qu’il ressuscita et fit reparaître les animaux, depuis long-temps ensevelis. Sa méthode contribua plus que toute autre à déterminer le caractère des différens âges du globe. Un artiste célèbre, M. David (d’Angers), s’est chargé de transporter sur le marbre, les traits de celui qui restitua aux sculptures naturelles des couches leurs titres d’ancienneté. C’est un beau monument élevé à la géologie moderne. Le statuaire a mis à côté du savant un globe troué, dont celui-ci tient le fragment dans sa main, voulant exprimer, sous cette grande image, que le génie de Cuvier avait en quelque sorte percé à jour l’écorce de notre monde, et en avait fait sortir, par cette ouverture, la révélation des faits qui constituent, selon la Bible, l’histoire des six jours. Tout en rendant justice à la puissance de l’homme, il ne faut pourtant pas exagérer la valeur, ni la portée des travaux de ce naturaliste. Son fameux ouvrage sur les ossemens fossiles, composé de mémoires sans