Aller au contenu

Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le même âge qui voyait naître les mammifères voyait s’effacer ces grands reptiles qui avaient fait la terreur et le prodige des premiers temps ; le même mouvement qui amenait à la surface de la terre nos modernes animaux en supprimait les anciens. Les époques les plus curieuses dans cette histoire du monde antédiluvien, devaient être, sans contredit, celles que les géologues ont nommées de transition ; momens de durée, relativement très courts, où les formes de l’âge précédent qui n’avaient pas encore eu le temps de se détruire ni de s’altérer de fond en comble, se trouvaient en présence des formes nouvelles d’une création qui commençait à naître.

Plus on remonte vers les couches supérieures du globe, ou, ce qui revient au même, vers l’extrémité des armoires du musée géologique, et plus on voit abonder les carnivores qui tiennent par leur organisation le haut de l’échelle animale. Le génie du Créateur est comme celui de ces grands poètes qui, loin de laisser aucune trace de faiblesse et de lassitude sur leurs derniers ouvrages, les avancent au contraire de plus en plus vers la perfection. Des grottes souterraines, brillamment décorées de stalactites, se succédant l’une à l’autre jusqu’à une grande profondeur dans l’intérieur des montagnes, contiennent une prodigieuse quantité de débris de carnassiers, surtout d’hyènes. Ces animaux y ont entraîné des os d’éléphants, de rhinocéros, d’hippopotames, de chevaux, de bœufs, de cerfs ; quelques-uns de ces os portent la marque sensible des dents qui les ont décharnés. Ces anciens carnassiers s’attaquaient furieusement entre