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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/219

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la ménagerie.

sera sans doute dans l’avenir, les individus intermédiaires entre les espèces sauvages et les espèces actuelles, ce serait rétablir les anneaux de cette grande chaîne d’événemens qui s’étend entre l’état de nature et l’état de domesticité, entre la première création et la création de l’homme.

Comme en géologie on compare entre eux des fossiles pour déterminer les âges auxquels ces monumens anciens se rapportent, de même on pourra plus tard évaluer aux degrés d’instincts, et aux formes des animaux privés s’éloignant toujours plus de l’état sauvage, l’ensemble de la civilisation qu’ils expriment. L’homme est si bien l’auteur des changemens survenus dans le monde depuis son arrivée, que, s’il venait à disparaître, la nature retournerait à sa barbarie, et les animaux formés par lui, à leurs types originels. Toute cette création factice rentrerait à l’instant même dans le néant. D’authentiques calculs permettent d’affirmer que le porc, par exemple, rendu aux forêts d’où la force et la ruse l’ont violemment arraché, reprendrait par degrés les caractères du sanglier, perdus également par degrés sous notre joug. Ce nouveau monde animal est donc suspendu à la main de l’homme comme l’univers à celle de son auteur. À la vue de tels résultats, dont les preuves vivantes sont déjà devant nos regards, quoique incomplètes et détachées, on pourrait s’élever vers de hautes destinées à venir : on verrait l’homme, avançant toujours, entraîner dans son mouvement toute la nature. Sans admettre les êtres créés par l’imagination d’un célèbre écrivain socialiste, il serait permis de croire logiquement que