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d’une force mille fois plus grande que celle de tous les autres animaux connus jusqu’ici, soumis et dociles comme eux, présage, sans aucun doute, des destinées singulières aux générations qui viendront après nous. Le monde touche a un de ces momens décisifs où la puissance humaine va développer sur le globe des travaux gigantesques. Cette puissance augmente, en effet, de toute la portée de ses moyens auxiliaires. Comme l’accession des animaux domestiques, en procurant à l’homme de nouvelles forces, a commencé pour les sociétés anciennes une ère d’affranchissement et de progrès, de même l’intervention des machines, mises en mouvement par la vapeur, doit marquer chez les sociétés modernes une époque de renouvellement. La vapeur, cette âme de l’industrie moderne, ressemble de bien près à la pensée qu’elle seconde dans ses projets d’action. C’est un souffle, et ce souffle remue le monde. Soit qu’elle donne, pour ainsi dire, des nageoires aux lourds bateaux qui sillonnent nos fleuves et nos mers, soit qu’elle attache un coursier idéal à nos voitures, elle agit partout avec ordre sur l’aveugle matière et lui impose sa loi. Nous n’avons compté jusqu’ici qu’avec la vapeur : que serait-ce si à cette force, déjà tellement imposante, venait s’en joindre ou s’en substituer une autre supérieure ? Les résultats s’accroîtraient en raison de l’intensité de la cause. Or, la découverte de Denys Papin est à nos yeux une de ces réformes entraînantes que d’autres inventions suivront peu-à-peu comme des satellites. Les nouveaux moteurs sur lesquels travaille dès maintenant l’esprit d’investi-