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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/347

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dant la révolution. Monté sur l’échafaud, cet homme en cheveux blancs s’était avancé vers le peuple, et il avait dit : « Je meurs innocent du crime que vous m’imputez ; je n’ai pu violer le territoire français où je suis né et où je suis rentré pour obéir à l’amour invincible de la patrie ; mais je n’en reconnais pas moins en tout ceci le doigt de Dieu. Il y a dix ans, j’ai fait mourir mon père, et son sang retombe sur ma tête. C’est justice. » Jugez du triomphe de Gall[1] !

La collection du fondateur de la science phrénologique a été conservée telle que Gall l’a laissée en mourant. Les numéros et quelques-unes des annotations qui accompagnent les pièces diverses sont tracées de la main même du maître. Si le docteur Gall descendait des cases de son armoire avec la parole sur les lèvres, il pourrait recommencer son cours et nous expliquer les figures de son cabinet. Nous allons suppléer à son silence. Le père de cette collection commençait par montrer de quelle manière l’ensemble de la tête se présentait chez les hommes d’élite. Il faisait observer, notamment sur le buste de Voltaire, que le volume du crâne était considérable, relativement surtout au visage qui était petit. Il racontait à ce propos que Napoléon, : n’étant encore qu’officier d’artillerie, entra, un jour, dans la boutique d’un chapelier et essaya plusieurs chapeaux sans en trouver un seul à la mesure de sa tête. « Qu’est-ce qu’il faudrait donc pour vous coiffer ? » demanda le boutiquier interdit. Il fallait une couronne[2].

  1. Nous tenons ce fait d’une personne qui l’a entendu raconter au docteur Gaille lui-même.
  2. Cette anecdote que Gall avait eu tort l’accueillir est évidemment con-