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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/358

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charge alors ses pistolets sur deux agens de la police qui tombent à ses pieds ; en même temps, il cherche encore à s’évader, mais des émissaires ont jeté l’alarme. Cet homme d’une force physique extraordinaire est enfin arrêté dans la foule par un boucher, qui lui jette un nœud de corde autour du cou. On le conduit ensuite à la préfecture de police. George fut exécuté. La tête de ce terrible conspirateur annonce une sorte de puissance sauvage et indomptable ; c’est un beau monument pour la science de Gall.

L’orgueil, au point de vue de la phrénologie, n’est pas un des sept vieux péchés capitaux. Contenu dans de justes bornes, ce sentiment devient le mobile des grandes actions. Gall rapportait à cet organe l’émulation, le désir de l’autorité et du commandement, l’estime de soi, le sentiment de sa propre valeur. C’est en vertu de ce penchant que l’on s’affirme et que l’on s’impose au monde. Tous les hommes d’État qui se croient nés pour gouverner les autres hommes ont le derrière de la tête élevé. M. Thiers présente, dit-on, cette conformation à un degré remarquable. On la retrouve encore plus accusée sur la tête des conquérans. C’est la cet organe incitateur que Gall attribuait l’ambition insatiable et la direction personnelle que certains grands hommes ont donnée aux événemens. Deux ou trois lignes de moins d’élévation à cet endroit de la tête sur le crâne de Cromwell ou de Bonaparte, et, selon la phrénologie, le monde n’eût pas été remue par eux comme le monde l’a été ; les deux révolutions de France et d’Angleterre auraient bien pu aboutir à un autre dénomment, et rien de ce qui nous étonne