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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/379

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Gall attribuait à une conformation semblable les traits de continence et de chasteté qu’on lit dans la vie des saints. « Est-il étonnant, concluait-il avec une bonhomie fine et malicieuse, que saint Thomas à Kempis, dans le portrait duquel je reconnais les mêmes caractères, se soit armé d’un tison pour repousser loin de lui une jeune fille remplie d’attraits ! » Le maître avait coutume de nommer de pareils individus des êtres sortis eunuques du ventre de leur mère. L’absence de l’amour physique se rencontre de même sur le crâne d’une femme. Et de quelle femme ! une prostituée. On y lit ces mots « Les organes les plus développés sur cette tête sont ceux d’où résulte le caractère vain et cupide, deux sentimens qui entraînent les femmes sans éducation dans de grands écarts de conduite. » Le docteur Broussais, ce grand maître de la science après Gall, nous faisait un jour remarquer que toutes les femmes, dont l’habitude est d’attacher un prix à leurs faveurs, ont l’organe du penchant libidineux très faible. Quand la sœur de Lélia lui conseille de se faire courtisane, et que Lélia répond : « Je n’ai pas de sens, » Lélia dit tout le contraire de ce qu’elle devrait dire. L’absence de tempérament sensuel (c’est toujours Broussais qui parle) est la première condition qui fait les courtisanes.

La conformation du crâne de Hett, légèrement modifiée, se retrouve encore sur le crâne d’un émigré français nommé l’abbé Laclôture, qu’on remarquait à Vienne pour sa galanterie. Il n’y a pas de jolis soins dont cet abbé ne s’acquittât auprès des femmes du monde. Gall, qui l’avait connu, le donnait pour le