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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/40

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faveur du principe de l’enchaînement et de la corrélation des choses. Il y a encore de grandes découvertes à faire sur la nature des lois qui règlent la distribution des êtres à la surface du monde. Les formes et les mœurs se montrent partout en harmonie avec la nature des milieux et de la température céleste. Il existe des climats qui semblent faits pour le progrès comme d’autres pour l’immobilité. Aux deux extrémités nord et sud, nous retrouvons une nature pétrifiée, où rien ne change, pas même les cadavres. Ces lieux où la face générale des choses est sans mouvement, ont une population à leur image. Dans ceux au contraire où la variété des saisons fait succéder une formation à une autre, la résistance du climat produit la lutte, et cette lutte engendre chez les habitans une réaction morale : tout marche alors vers un véritable perfectionnement. Les saisons, dans nos régions tempérées, constituent d’ailleurs un moyen ingénieux, dont se sert la nature pour rapprocher toutes les températures du globe sous le même ciel, et pour réunir ainsi tous les climats en un seul. L’hiver, dans nos contrées, nous montre pour ainsi dire le profil glacé des pôles ; comme l’été transporte au contraire sur nos têtes, un reflet du soleil équatorial. Les saisons, ainsi envisagées, sont pour le naturaliste des climats voyageurs.

La création animale est venue perfectionner sur l’écorce solide du globe, la création végétale : l’homme arrive à son tour perfectionner les deux règnes. Sorti comme les animaux du sein de la nature, le genre humain est un enfant qui a détrôné sa mère. Plus indé-