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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/423

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cueillement et le silence. Ce masque dit tout par lui-même, ce masque est l’Eli Lamasabactani de Sainte-Hélène.

Venons maintenant au jugement froid et méthodique de la phrénologie sur ce précieux reste. L’empereur mort, les recherches des sectateurs et des adversaires de Gall se portèrent à la tête de Napoléon, comme à la plus vaste individualité des temps modernes. Malheureusement le masque enlevé par les mains du docteur Antomarchi sur le visage impérial du défunt laisse beaucoup à désirer. Il paraît que ce docteur était peu familiarisé avec les procédés de moulage dont l’emploi est aujourd’hui si facile. Quoi qu’il en soit de son inexpérience, le masque en plâtre dont il nous devait communication, s’arrête précisément sur le haut de la tête à l’organe de l’idéalité. Quelques ennemis du tyran profitèrent de cette lacune pour refuser à Napoléon le génie des choses intellectuelles, et pour ne voir dans la conformation de sa tête qu’une énorme puissance d’action. Le front de Napoléon, par ce qu’on en voit sur son masque, est en effet celui d’un homme merveilleusement organisé dans la sphère des facultés positives. D’autres soutiennent que si l’organe des idées poétiques et intuitives ne marque pas sur ce plâtre, il est néanmoins facile, par la direction des lignes, de conjecturer que le siège en était considérable. Le cercueil voyageur descendit depuis six ans dans les caves de l’Hôtel-des-Invalides pourrait seul finir ce débat ; mais, outre que ce cercueil tient son secret précieusement enfermé, l’ouverture des planches redoutables n’apprendrait rien qu’il