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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/459

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ont disparu. Les autochtones, moins forts que les Incas, avaient été remplacés par eux ; la race caucasique, étant survenue, a éteint à son tour les Incas. Ce mouvement s’étend par toute la terre ; la race de Van-Diémen a cessé d’être, il n’en reste plus que trente ou quarante individus ; les Guanches ont été anéantis ; les Caraïbes, dont la race subsiste encore sur le continent, ont été détruits dans les îles de l’Amérique. Le voisinage des races robustes efface partout les races faibles ; celle des Indous, en rapport avec des groupes plus fort qu’elle, s’éteint de jour en jour. Il existe une histoire fossile du genre humain qui ne remonte pas au-delà des temps historiques : à mesure que l’on avance dans la terre, on retrouve les débris de races plus faibles et plus dégradées qui ont succombé. Ces couches superposées forment comme les âges successifs du genre humain. Quand ce mouvement d’absorption est naturel, il tourne à l’avantage du progrès ; les races inférieures, en s’éteignant dans les races supérieures, y déposent des caractères nouveaux, qui deviennent pour celles-ci autant de germes de développement. Malheureusement la force aveugle intervient presque toujours dans cette œuvre, et enlève violemment du globe les races primitives, avant qu’elles aient eu le temps de se fondre dans la nôtre. On est encore à se demander si la découverte du Nouveau-Monde fut un bienfait pour les générations à venir. Parmi les populations d’Amérique, les unes jouissaient d’une civilisation commencée, les autres étaient sur le point de se mettre en marche vers un état de société, lorsque la