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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/473

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a observé que le tempérament de notre race avait été successivement lymphatique, sanguin, puis bilieux. La couleur de la peau a suivi les mêmes variations. La plupart des historiens grecs et latins nous peignent les Celtes comme très blancs, Ammien Marcellin ne revient pas de la blancheur lactée des femmes gauloises : cette première teinte s’est changée en rouge, puis une couleur plus sombre est venue brunir l’éclat sanguin. Des changemens encore plus considérables, et dont l’importance s’accroît, semblent avoir agi sur le volume, sur la forme et sur le développement de la tête. M. Frère vient de concéder au Muséum du Jardin des Plantes une collection de crânes retrouvés dans des fouilles et appartenant aux différens âges de notre nation : ces monumens d’une nouvelle espèce nous montrent l’empreinte de la loi du progrès sur l’organisation humaine[1].

Le mouvement n’est pas le même pour toutes les variétés, chaque groupe de la race blanche s’avance vers des caractères qui lui sont spéciaux ; mais c’est toujours par une succession d’états transitoires qu’il arrive à une forme déterminée. Cette évolution, qu’on pourrait nommer l’embryogénie des races, entraîne à sa suite tous les faits de l’histoire des peuples. À mesure que les nations renouvellent leurs caractères physiques, elles renouvellent les bases de leur état

  1. Élève de M. l’abbé Frère, et pénétré comme je le suis de reconnaissance pour les leçons de ce maître distingué, j’exposerai un jour son système sur les périodes sociales. Il me suffit de dire en attendant, que suivant lui, un progrès périodique, une loi, tracée dans les organes, préside chez les peuples à cette succession des caractères physiques, moraux et intellectuels.