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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/100

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nombre se multiplie journellement, & dont la logique est pressante, autorisent l’intérêt sur prêt pécuniaire, tel qu’il est fixé par le Souverain, d’autant plus que l’église n’a pas prononcé dogmatiquement sur cet objet. Ce n’est point ici le lieu de traiter cette question que divers auteurs viennent d’approfondir ; mais on peut prédire qu’en moins d’un demi-siecle tous penseront à l’unisson. Desirons que ce moment arrive, ce sera une forte barriere contre l’usure ; la facilité légitime d’un prêt lucratif multipliera les ressources du besoin. On a observé que les usures étoient plus fréquentes, spécialement en Alsace, depuis la défense faite aux gens de main-morte, de prêter à constitution ; & quel avantage n’obtiendra-t-on pas des maisons religieuses, lorsqu’elles croiront pouvoir, sans blesser la conscience, percevoir des rentes sur des sommes prêtées pour un temps limité ? Le Chrétien trouvant alors des secours dans la bourse du Chrétien, sera moins exposé à devenir victime de la rapacité judaïque.

Un autre moyen qui, en obviant au prêt usuraire des Juifs, soulageroit les malheureux, seroit d’établir dans toutes les villes un peu considérables, des Lombards ou Mont-de-Piété qui jouiroient de la confiance publique. On y prêteroit sur des nantissemens sans intérêts, ou du moins