Aller au contenu

Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gneau paschal, &c. mais de celles qui, par leur nature, paroissent applicables à tous les lieux. Est-il une loi plus précise que celle du Levirat, qui veut que l’homme épouse la veuve de son frere mort sans postérité ? Et quel Juif se feroit aujourd’hui un scrupule d’y déroger(2) ? Sa conscience est-elle inquiétée parce qu’il ne peut plus infliger les supplices ordonnés dans le Pentateuque, & qu’on ne lui permet pas de lapider les enfans rebelles, les adulteres & les blasphémateurs ? On a même vu les Hébreux s’écarter de la loi dans des points importans sans y être contraints : telle est la défense d’avoir chez eux des peintures, malgré laquelle beaucoup de Juifs, en Italie sur-tout, font en possession, d’aimer & de conserver des chefs-d’œuvres des grands maîtres.

Bien des Juifs lettrés, avec qui j’ai conversé fréquemment, ont un symbole fort resserré(3) ; ils réduisent les dogmes fondamentaux de leur loi à trois, l’Unité de Dieu, l’immortalité de l’ame, les peines & les récompenses futures ; la venue du Messie n’est pour plusieurs qu’un objet d’espérance & non de croyance, ils n’admettent gueres que trois choses à éviter au péril de la vie, l’idolâtrie, l’inceste, l’assassinat, y compris sans doute les crimes qui en dérivent ou qui leur sont analogues : d’après cela ils distinguent, entre préceptes & per-