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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/128

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santes, portoit encore sa provision pour plusieurs jours ; & soit en paix, soit en guerre, il conservoit sa vigueur par l’âpreté d’un travail continuel, au-lieu que dans nos gouvernemens modernes, en temps de paix, le soldat s’énerve par l’inaction qui le conduit au libertinage, qui l’abâtardit de plus en plus ; & depuis l’invention de la poudre, quand il faut marcher contre l’ennemi, le courage & l’adresse lui sont plus nécessaires que la force. Un savant respectable l’a dit avec raison, la guerre n’est presque plus que le résultat d’une opération de chymie(1).

Peut-être sera-t-on surpris que je suppose aux Juifs le germe de la valeur. Caron les regarde comme des vils esclaves, parmi lesquels on trouveroit à peine un Spartacus ; mais cette nation si belliqueuse sous les princes Amonéens ; qui, au sixieme siecle soutint Naples contre les entreprises de Belisaire(2) ; qui, au dixieme aida les Chrétiens à chasser les brigands, dévastateurs de la Bohême(3) ; qui en 1346, se fortifia dans Burgos, & résista à Henri de Transtaman, assassin de son Souverain légitime ; cette nation qu’on dit avoir fourni un Général habile au Portugal, & un Commodore à l’Angleterre(4) ; qui, dans le siecle dernier, s’est distinguée à la défense de Prague & de Bude assiégés(5) ; qui brilla à l’attaque de port Mahon,