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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/148

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d’une morale plus solide, & pénétrés de nos bontés constantes, ils apprendroient à aimer des ennemis trop généreux pour être haïs, en sorte qu’ils acquerroient de la sociabilité, des sentimens, des vertus, sans perdre l’antique simplicité de leurs mœurs. S’il faut appeller l’expérience à l’appui du raisonnement, nous citerons de nouveau les Juifs de Berlin, de la Haye, de Bordeaux, qui sont plus rapprochés qu’ailleurs de l’état de citoyen. On ne peut assigner aux propositions morales, le degré de certitude des théorèmes ; mais quand il faut opter entre deux partis qui présentent des avantages & des inconvéniens, on doit les comparer, les peser, & voir de quel côté la balance incline ; évidemment elle penche ici en faveur de la réforme, & l’expérience levant tous les doutes doit fixer l’irrésolution. Rendons les Juifs citoyens ; régénérés tant au physique qu’au moral, ils acquerront un tempérament plus sain, plus robuste, des lumieres, de la probité : leurs cœurs, dirigés à la vertu, leurs mains endurcies au travail, tourneront au profit de la grande société.

Eux-mêmes atteindront le degré de félicité que comporte ce bas monde, où nous ne sommes pas chez nous, car vertu & bonheur sont synonymes ; & si quelqu’un affectoit d’en douter, nous ne perdrions pas notre temps à le lui prouver.