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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/150

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tique, s’occuper à la friperie, & s’employer à la remonte de la cavalerie ?

On a demandé quelquefois s’il ne seroit pas expédient de leur interdire tout commerce. Ce seroit l’équivalent d’assassiner des malheureux qui, privés tout à coup du seul moyen qui leur reste pour avoir du pain, ne pourroient plus se sustenter que par le vol, au défaut du trafic.

Faudra-t-il aussi les aggréger au corps des Marchands ? Cette question qui, dans plusieurs Tribunaux a causé des débats forts aigres, eût été décidée facilement, si on n’avoit consulté que la raison & l’humanité. Celle-ci auroit invoqué la commisération en leur faveur, & l’autre auroit fait leur apologie. Elle auroit pu alléguer leur soumission aux Puissances, leur résignation dans le malheur, leur activité dans tout ce qui s’appelle commerce de détail(3) : avec autant de patience, de sobriété & d’économie que les Marchands arméniens, ils ont plus de sagacité pour épier l’occasion, pour la saisir.

Dans chaque pays il y a des branches de commerce, des manufactures abandonnées ou languissantes, & l’on supplée à la paresse nationale en important de chez l’étranger. Voilà de vraies mines d’or que le Juif, industrieux pour tout ce qui est lucratif, sauroit exploiter, outre l’avantage de leur