Aller au contenu

Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

capitaux à fonds perdu, &c. &c. &c. On ne demande pas si le Juif doit vivre, se nourir, se vêtir avec sà nombreuse famille ; le fardeau des charges pese sur sa misere, et la crainte étouffe sa douleur.

Les Juifs de Metz ont depuis environ soixante-dix ans des registres de naissances, sépultures et mariages ; je me réjouissois d’en faire le dépouillé total, de dresser des tables de mortalité et d’obtenir des points de comparaison avec les tables faites par M. Wargentin, en Suede, M. Marcorelle à Toulouse, le P. Cotte à Montmorenci, &c. J’aurois même voulu supputer le nombre des jumeaux et trijumeaux, des morts violentes et subites, et calculer la durée de la vie, en faisant des rélevés par dixaines d’années. Je suis bien aise de dire en passant que les Syndics de la Communauté juive se sont obligeamment prêtés à ma curiosité.

Mais les registres sont très-informes, il y a des lacunes, rarement ils énoncent l’âge des décédés ; en sorte qu’on ne peut distinguer souvent les impuberes des adultes ; et si l’on vouloit fonder une généalogie sur ces registres, il seroit impossible de suivre les degrés de filiation. Des actes de cette importance méritent que l’autorité civile s’en occupe ; il est très-intéressant, pour les Juifs sur-tout, qu’on leur donne un protocole et des formules de rédaction analogues à celles que nous suivons, et qu’en outre on les astreigne à dresser des actes de divorce.

Ne voulant présenter au public que des certitudes, je me suis borné à faire une ventilation des naissances et des morts masculines et féminines, dont j’offre ici un relevé pour un laps de trente-deux ans, et des mariages pour vingt-quatre ans. Ces années ne sont pas consé-