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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/85

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che ? L’Israélite se présente à propos, fait sonner les especes, & mesure son gain sur l’embarras de l’emprunteur, & sur les périls de la contravention. L’usurier ne connoît pas le Sénatus-consulte Macédonien, mais il sait très-bien qu’il ne pourra invoquer l’appui des loix qui lui refusent action contre un mineur, & qui défendent si expressément de prêter aux fils de famille. Fallût-il attendre la majorité, ordinairement peu éloignée ? à cette époque il trouvera moyen de faire ratifier les dettes antérieures ; d’ailleurs les loix civiles n’anéantissent pas celles de mineur ; & pour peu qu’un débiteur respecte l’opinion publique, il se libere en cédant, à grande perte, des bijoux, des effets de grand prix, dont, peut-être, depuis long-temps le Juif s’étoit nanti pour s’assurer un paiement. Les parens même s’empressent de contribuer, pour effacer des écarts de jeunesse dont la honte réjailliroit sur eux, & pourroit faire manquer à leur fils un établissement avantageux.

Que deviendra cet honnête Laboureur, ruiné par les Juifs ? Son ame est avilie par l’indigence ; il n’a plus qu’un pas à faire pour être un scélérat. Égaré par le désespoir, bientôt il franchira cette foible barriere. Si sa femme n’est pas encore morte de chagrin, il faudra bien qu’elle se rende complice de son époux, & les enfans mal élevés, pré-