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Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/129

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1228. Pour préserver le bétail de tout sortilège, on suspent dans l’étable un silex troué naturellement ou deus briques en crois. (Cp. 1184).

1230. Pour empêcher une prétendue sorcière ou une personne soupçonnée de l’être, d’entrer dans une maison, on fait une crois avec du beurre au-dessus de la porte, ou à la craie sur le seuil, ou l’on y place deus balais en crois, ou l’on cache un crucifis sous une pierre du seuil, ou l’on y répant du sel ou de l’eau bénite.

1231. Pour empêcher la même personne de sortir, on place, manche en bas, derrière la porte, un balai dont on n’a pas encore taillé les pointes (Laroche).

1232. À Rocour, quand une femme réputée sorcière est venue chez vous, on dit qu’il faut asperger par la diagonale les quatre coins de la chambre avec de l’eau bénite, en disant :

Va-z è, mâl byès’,
Dji t’broûl[1] li tyès.

« Va-t-en, mauvaise bête,
Je te brûle la tête. »

1233. On ne donne jamais certaines choses, comme du lait ou un morceau de pain, à une personne que l’on croit capable de s’en servir pour vous jeter un sort, sans exiger en retour un centime ou quelque petit objet.

1234. On recommande aus enfants de ne pas recevoir de gâteaus ou autres friandises qu’une femme qu’ils ne connais sent pas leur offrirait, ou s’ils les acceptent, de les jeter par dessus l’épaule.

1235. Quand une personne suspecte de sorcellerie vous donne une pièce de monnaie, il faut la serrer entre les dents ; sinon, elle pourrait retourner au sorcier en compagnie des pièces qu’elle toucherait.

1236. Une sorcière peut jeter un sort à un animal ou à un enfant, le rendre malade ou le faire périr, en faisant son

  1. Variante : kóp « coupe ».