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Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/174

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se mettent à genous dans les étables. Celui qui chercherait à les voir ainsi prosternées deviendrait aveugle. Toutefois, elles pourraient être vues sans danger de celui qui irait dans une étable à minuit sans se douter de ce qui va se passer.

1846. Un rameau de pommier, i-n koh di mèlèy, coupé à minuit et mis dans un vase d’eau, fleurira à la Chandeleur (Liége).

1847. On dépose à l’extérieur de la maison, presque partout, un morceau de pain et une pinte d’eau sur l’appui de la fenêtre ; dans quelques villages, de l’avoine et du fourrage devant la porte de l’étable. Au coup de minuit, pain, eau, avoine et fourrage sont bénits.

L’eau ne se corront ni ne s’évapore jamais.

Le pain est distribué le lendemain aus gens et aus bêtes.

La poule qui mange l’avoine bénite est assurée contre le renard et tous les petits carnassiers.

Les vaches qui mangent le fourrage bénit peuvent paître impunément l’été dans les trèfles mouillés.

1848. On tue le porc et l’on porte aus parents, aus amis et au propriétaire de la ferme, la charcuterie suivante : des pieds et des oreilles de porc, du boudin et une ou plusieurs aunes de saucisse. L’ensemble de ces victuailles, réunies sur un même plat pour être mangées froides au premier déjeuner de Noël et des jours suivants, s’appèle i-n drèssèy « une [assiette] dressée (= garnie) ».

1849. On donne aus enfants le matin de Noël un petit gâteau qui, à Herve, Laroche, Charleroi et Nivelles, est appelé kougnou.

1853. On ne doit pas faire la lessive entre Noël et le Nouvel an (Polleur).

1858. Innocents (28 déc.). — À Laroche, les petits garçons, armés de baguettes, vont de maison en maison et y feignent de battre les jeunes filles, — ou la femme à défaut de filles —, et celles-ci leur donnent des noisettes.