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Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/81

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VII. — Contes et Fables.

840. Dans beaucoup de localités s’est conservé l’usage d’aller l’hiver à la veillée, a l’sîz (Liége), a l’chîch (Namur et Luxembourg), a skrèn (Nivelles), et de s’y raconter des fables et des contes, fâf (Liège), fôf (Namur), flôw (Luxembourg), dans le genre de ceus qui suiveni[1].

842.

La licorne.

Twèn Ichtó astou in courdani d’ Ronkyèr ; i dalou a l’ chas’ avé lé Rwè.

« [An]toine Ichetau était uncordonnier de Ronquières ; il allait à la chasse avec le Roi.

In djoû, lé Rwè, 'i stou djalou dè l’ vîr mèyeu tireu k’li, l’invit’ a l’trak din-n in bo, yu s’ k’ i-l avou ’n’ likorn.

Un jour, le Roi, qui était jalous de le voir meilleur tireur que lui, l’invite à la traque dans un bois où ce qu’il y avait une licorne.

O mè Twèn yu s’ ké l’likorn avou l’abitût’ dè passé, pinsan bî k’i-l arou sté infilé par yèl. Mê Twèn, in l’ vîyan arivé, s’a mi pa dyèr èn tchap dè só ki stou fôs’.

On met Toine où ce que la licorne avait l’habitude de passer, pensant bien qu’il aurait été enfilé par elle. Mais Toine, en la voyant arriver, s’a mis par derrière une souche de saule qui était fausse.

  1. Je mès en italique dans les textes en romain, les mots et expressions calqués sur le wallon, et entre crochets tout ce qui est ajouté pour l’intelligence d’un mot ou d’une phrase.