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Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/84

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quand ils arriveront pour se sauver, dans la cour, vous aurez soin d’aboyer à grands coups et de les prendre par les jambes. Vous, bœuf, vous irez vous mettre dans la grange, et quand ils arriveront pour se sauver dans la grange, vous aurez soin de rebeugler comme il faut et de les prendre par vos cornes et de les clacher d’un mur à l’autre.

À cette heure, dit-elle, quand ils ont eu été tous placés, je me vais éteindre la lampe et vous aurez soin de demeurer tous tranquilles. Je me vais fermer la porte ; je garantis qu’ils ne tarderont plus sans revenir.

Elle n’avait pas encore dit son dernier mot, que voilà les voleurs qui entrent. Ça fait que les deus voleurs, en étant dans la maison  :

Sacré mantin, Louis ! dit-il Pierre, on a venu dans la maison ; on a éteint la lampe. Les ceus qui sont dedans vont passer un laid quart d’heure.

— Allez chercher une allumette de bois à la cheminée, dit-il Pierre à Louis : je suis sûr qu’il [y] a encore du feu dans les cendres.

Louis va pour aller chercher une allumette. À ce qu’il va pour prendre l’allumette, le coq qui chante kokorikoke et fait ce que Marie-Madeleine lui-z-avait commandé.

Sacré mantin ! dit-il Louis, j’ai quelque chose dans les yeus. Tenez, [voi]là l’allumette, dit-il à Pierre.

Pierre va pour aller gratter aus cendres : [voi]là le chat qui commence à miauler et [à] frapper des pattes.

Sacré mantin ! dit-il Pierre, je suis arrivé comme vous : j’en ai tout plein les yeus aussi. Nous sommes ensorcelés, dit-il. Nous n’avons plus qu’une affaire à faire : c’est de nous sauver au grenier.

Arrivés sur les escaliers, le cochon commence à grogner et les sacs leur tombent en même temps sur le dos.

Ils boutent pour se sauver dans la cour ; ils n’ont pas été mieus reçus par là : le chien a commencé à aboyer et à les prendre par les jambes.

Arrivés dans la grange, le bœuf commence par rebeu-