Aller au contenu

Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

suffrage des Argiens te condamne. Appuie à mes flancs tes flancs affaiblis par ton mal, car je te porterai à travers la Ville, sans souci de la multitude et sans honte. Où montrerai-je, en effet, que je suis ton ami, si je ne viens pas à ton aide dans l’affreuse calamité où tu te trouves ?

ORESTÈS.

C’est bien cela : il faut avoir des amis et non pas seulement des parents. Un homme qui sympathise avec nous, fût-il étranger, est un ami qui vaut mieux que mille parents.




LE CHŒUR.
Strophe.

Ces grandes richesses et cet éclat qui montrait tant d’orgueil par toute la Hellas et sur les bords du Simoïs ont changé pour les Atréides, à cause de l’antique calamité de leur famille, quand la querelle de la Toison d’or amena pour les Tantalides ces repas très lamentables et l’égorgement de nobles enfants ; d’où le meurtre, expiant le meurtre par le sang versé, ne s’est point arrêté aux deux Atréides.

Antistrophe.

Ce qu’on nomme une action honorable n’est point de frapper d’une main armée de l’épée le corps qui nous a conçus, et de lever à la lumière du soleil le fer noir de sang. Au contraire, commettre de tels crimes est une impiété insensée et une démence de scélérats. Dans l’épouvante de la mort, la misérable Tyndaride cria : —