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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/119

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LE MESSAGER.

Ô malheureuse, ô lamentable fille du Stratège Agamemnôn, maîtresse Élektra, entends la triste nouvelle que je viens t’apporter.

ÉLEKTRA.

Hélas, hélas ! Nous sommes perdus, tes paroles le disent clairement. Tu es venu, comme il est manifeste, en messager de malheurs.

LE MESSAGER.

Il a été décidé en ce jour, par le suffrage des Pélasges, que vous seriez mis à mort, ton frère et toi, ô malheureuse !

ÉLEKTRA.

Hélas sur moi ! Ce que je craignais depuis longtemps et dont l’attente faisait que je me consumais dans les larmes est enfin arrivé ! Mais quelle discussion, quelles paroles parmi les Argiens nous ont condamnés et jugés à mort ? Dis, ô vieillard, serai-je lapidée, ou rendrai-je l’esprit par le fer, partageant les calamités de mon frère ?

LE MESSAGER.

À la vérité, je sortais des champs et j’entrais dans la Ville, voulant savoir ce qui vous concernait, toi et Orestès ; car j’ai toujours été attaché à ton père, et ta famille m’a nourri, et, bien que pauvre, je suis dévoué à ceux que j’aime. Je vois la multitude arriver et s’asseoir sur la hauteur où, dit-on, Danaos, pour le jugement de sa querelle avec Aigyptos, réunit le premier le peuple en une assemblée publique. Voyant cette foule réunie, j’in-