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KRÉÔN.
Je te supplie par tes genoux, par tes cheveux blancs !
TEIRÉSIAS.
Pourquoi me supplies-tu ? Tu veux conjurer des maux inévitables.
KRÉÔN.
Tais-toi ! ne dis pas cela aux citoyens.
TEIRÉSIAS.
M’ordonnes-tu de commettre une injustice ? Je ne me tairai pas.
KRÉÔN.
Que me feras-tu donc ? Tueras-tu mon fils ?
TEIRÉSIAS.
D’autres se chargeront de ce soin ; mais moi, je parlerai.
KRÉÔN.
Mais d’où vient que ce malheur tombe sur moi et sur mon fils ?
TEIRÉSIAS.
Tu fais bien de m’interroger et d’en venir aux explications. Il faut que celui-ci soit égorgé dans l’antre où le Dragon, né de la terre, veillait sur les eaux de Dirkè, et qu’il donne son sang en libation à la terre, à cause de l’antique colère d’Arès contre Kadmos, en expiation du meurtre du Dragon né de la terre. En faisant cela,