Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/219

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tours. Cette Ville sera-t-elle aussi heureuse à l’avenir ? Cela concerne les Dieux. Mais aujourd’hui c’est un des Dieux qui l’a sauvée.

LE CHŒUR.

Il est beau de vaincre ; mais si les Dieux avaient eu un dessein meilleur encore, j’en serais heureuse.

IOKASTÈ.

Les Dieux et la fortune ont bien fait. Mes fils sont vivants et la ville est sauve ; mais Kréôn, semble-t-il, expie malheureusement mes noces et les maux d’Oidipous. Il est privé de son fils, et ce qui est heureux pour la Ville lui est cruel. Mais poursuis, dis-moi ce qu’après cela mes fils ont résolu de faire.

LE MESSAGER.

Laisse le reste. Jusqu’ici tu es bien partagée.

IOKASTÈ.

Tu m’inspires des soupçons en disant cela. N’omets rien.

LE MESSAGER.

Désires-tu plus que le salut de tes fils ?

IOKASTÈ.

Je veux savoir si je suis aussi heureuse en tout le reste ?

LE MESSAGER.

Renvoie-moi ; ton fils n’a point de porteur d’armes.