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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/244

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OIDIPOUS.

Va vers tes compagnes.

ANTIGONÈ.

Je suis rassasiée de lamentations.

OIDIPOUS.

Va prier aux autels.

ANTIGONÈ.

Ils sont rassasiés de mes maux.

OIDIPOUS.

Va où est le sanctuaire de Bromios, inaccessible, sur les montagnes des Mainades.

ANTIGONÈ.

Celui pour qui, vêtue de la nébride kadméienne, j’ai dansé autrefois les danses sacrées sur les montagnes de Séméla ? J’ai rendu là un honneur stérile aux Dieux !

OIDIPOUS.

Ô citoyens de l’illustre patrie, voyez ! Je suis cet Oidipous qui devinai l’illustre Énigme, qui étais un très grand homme, et qui, seul, réprimai la tyrannie de la Sphinx sanguinaire ! Maintenant, couvert d’ignominie et misérable, je suis chassé du pays. Mais pourquoi gémir et pleurer en vain ? Il faut qu’un mortel subisse la destinée envoyée par les Dieux.