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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/255

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ta mort ? Ne souhaite pas cela, et si ton mari désire un nouveau lit, ne t’en irrite pas. Zeus en tirera vengeance pour toi. Ne te consume point à pleurer sans mesure ton compagnon de lit.

MÈDÉIA.

Ô grande Thémis et vénérable Artémis, voyez ce que je souffre après avoir lié mon exécrable mari par un grand serment. Plaise aux Dieux que je puisse les voir un jour, lui et l’épouse, écrasés dans ces demeures mêmes, eux qui ont osé m’outrager ! Ô Père, ô Ville, que j’ai abandonnés honteusement, après avoir tué mon frère !

LA NOURRICE.

Entendez-vous ce qu’elle dit ? Elle invoque ainsi Thémis qui voue aux Érinnyes, et Zeus qui est le gardien des serments des hommes. Ce qui apaisera la colère de ma maîtresse ne sera pas peu de chose.

LE CHŒUR.
Antistrophe.

Plût aux Dieux qu’elle parût à nos yeux et qu’elle entendît nos paroles afin de calmer la colère terrible et la fureur de son âme ! Que mon zèle bienveillant ne manque pas du moins à mes amis ! Va vers elle, chère, et amène-la hors des demeures et répète-lui nos paroles. Hâte-toi, avant qu’il n’arrive quelque mal à ceux qui sont dans la demeure, car sa douleur se rue avec violence.

LA NOURRICE.

Je le ferai, mais je crains de ne point persuader ma maîtresse. Cependant je prendrai cette peine pour vous