Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/287

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MÈDÉIA.

Ne me dis pas cela. On affirme que les présents fléchissent même les Dieux, et l’or est plus puissant sur les hommes qu’une multitude de paroles. La fortune lui est favorable et un Dieu l’exauce aujourd’hui. La nouvelle épouse commande, et je rachèterais l’exil de mes enfants et de ma vie, et non pas seulement avec de l’or ! Entrez donc dans les riches demeures, ô fils ! priez comme des suppliants ma maîtresse, la nouvelle femme de votre père. Conjurez-la, afin que vous ne quittiez point cette terre, et offrez-lui ces ornements, car il est très important qu’elle reçoive ces présents de ses propres mains. Allez très promptement, et rapportez à votre mère la bonne nouvelle que tout s’est bien passé, ce qu’elle désire.




LE CHŒUR.
Strophe I.

Maintenant je n’ai plus aucun espoir que ces enfants vivent plus longtemps. En effet, ils vont à la mort. En recevant cette couronne d’or, la malheureuse épouse recevra sa ruine. Elle posera de ses propres mains sur sa blonde chevelure l’ornement du Hadès.

Antistrophe I.

Le divin éclat du péplos et de la couronne d’or artistement travaillée l’éblouira, et c’est pour les morts qu’elle va se parer. Elle tombera dans le piège, et elle y trouvera la Moire mortelle. Elle n’échappera pas à sa perte.