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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/321

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LA NOURRICE.

Ô enfant, tu as les mains pures de sang.

PHAIDRA.

Mes mains sont pures, mais mon esprit est souillé.

LA NOURRICE.

Est-ce une souillure qui te vient de quelque ennemi ?

PHAIDRA.

Un ami cause ma perte, malgré lui, et malgré moi.

LA NOURRICE.

Thèseus a-t-il commis quelque faute envers toi ?

PHAIDRA.

Que ne l’ai-je jamais offensé moi-même !

LA NOURRICE.

Quelle est donc cette chose terrible qui te pousse à mourir ?

PHAIDRA.

Laisse-moi être coupable ! je ne le suis pas envers toi.

LA NOURRICE.

Tu ne le voudrais pas assurément ; mais je ne vivrai que par toi.

PHAIDRA.

Que fais-tu ? Me veux-tu faire violence en saisissant ma main ?