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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/337

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mon père sera revenu, comment ta maîtresse et toi vous le recevrez, et je reconnaîtrai ton audace dont j’ai déjà goûté. Puissiez-vous périr ! Jamais je ne me rassasierai de haïr les femmes, même quand on me reprocherait de dire toujours la même chose. Elles sont toujours, en effet, cruelles et mauvaises. Que quelqu’un leur enseigne la chasteté, ou qu’il me soit permis de toujours m’élever contre elles !




LE CHŒUR.

Malheureuses ! Ô misérables destinées des femmes ! Par quelles ruses, par quelles paroles, dénouerons-nous le nœud de cette affaire ?

PHAIDRA.

Je reçois un châtiment mérité. Ô terre ! Ô lumière ! Où fuirai-je cette calamité ? Amies, comment cacherai-je mon mal ? Quel Dieu viendra à mon aide ? Quel homme me secourra, ou prendra part à mon impiété ! Le malheur de ma vie est devenu inextricable ; je suis la plus malheureuse des femmes !

LE CHŒUR.

Hélas, hélas ! C’en est fait. Les ruses de ta servante n’ont pas réussi, ô maîtresse ! et tout va mal.

PHAIDRA.

Ô la pire des femmes, ô ruine de ceux qui t’aiment, que m’as-tu fait ? Que Zeus, qui est mon père, te frappe et t’extermine de sa foudre ! Ne t’avais-je pas dit, prévoyant