Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/343

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THÈSEUS.

Accablée de douleur, ou pour quelque autre malheur ?

LE CHŒUR.

Je n’en sais pas plus. J’arrive moi-même dans les demeures, Thèseus ! afin de gémir sur tes maux.

THÈSEUS.

Hélas ! hélas ! Pourquoi ma tête est-elle couronnée de ce feuillage, puisque je subis de tels maux au retour de l’Oracle ? Ouvrez les battants des portes, serviteurs ! dénouez les attaches, afin que je voie le cruel spectacle de ma femme qui, par sa mort, me fait mourir !

LE CHŒUR.

Hélas ! hélas ! Ô malheureuse par tant de maux ! Par ce que tu as souffert, et par ce que tu as accompli, tu as renversé cette demeure ! Hélas ! hélas ! Quelle audace ! Par une action impie tu as osé te tuer violemment de tes propres mains ! Qui donc, ô malheureuse, a détruit ta vie ?

THÈSEUS.

Hélas sur moi, à cause de ces maux, les plus cruels que j’aie subis ! Ô Destinée, que tu es accablante pour moi et pour mes demeures ! Ceci est une souillure infligée par quelque Alastôr, ou, plutôt, un mortel écroulement de ma vie. Ô malheureux ! je contemple une telle mer de maux, que je ne pourrai plus jamais surnager, ni surmonter les flots d’une telle calamité ! Et toi, ô femme, quel nom puis-je à bon droit donner à ta destinée. En effet, comme un oiseau qui s’envole des mains, d’un bond