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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/434

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Épouvantée, je suis accourue dans ce temple de Thétis, voisin des demeures, afin qu’elle empêche que je meure ; car Pèleus et les enfants de Pèleus révèrent ce temple comme un monument de noces de la Nèrèis. Quant à mon fils unique, je l’ai fait partir secrètement pour une demeure étrangère, craignant qu’on le tue. Car son père n’est pas auprès de moi pour me protéger, ainsi que son enfant, étant allé dans la terre des Delphiens, où il va pour l’expiation de sa fureur contre Apollôn, quand, parti pour Pythô, il demanda que Phoibos vengeât le meurtre de son père. Or, implorant le Dieu par sa faute passée, il s’efforce de se le rendre propice désormais.




LA SUIVANTE.

Maîtresse, je ne crains pas à la vérité de te nommer de ce nom, puisque je t’en jugeais digne dans ta demeure, quand nous habitions la terre de Troia. J’étais dévouée à toi et à ton époux vivant. Maintenant, je viens t’annoncer des nouvelles, craignant sans doute qu’un de nos maîtres me découvre, mais ayant compassion de toi. En effet, Ménélaos et sa fille ourdissent contre toi des desseins que tu dois redouter.

ANDROMAKHÈ.

Ô très chère compagne de servitude, car tu es esclave comme celle qui fut Reine autrefois et qui est malheureuse maintenant, que font-ils ? Quelles embûches dressent-ils, eux qui veulent me tuer, moi si malheureuse ?