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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/461

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demeure avec ta fille stérile, que celui qui est né de mon sang chassera par les demeures, l’ayant saisie aux cheveux, elle qui, telle qu’une génisse stérile n’ayant pu enfanter, ne souffre pas qu’une autre enfante. Parce qu’elle est malheureuse en enfants, faut-il que nous en soyons privés ? Éloignez-vous de celle-ci, esclaves, afin que je voie qui m’empêchera de lui délier les mains. Lève-toi ! pour que je délie, quoique tremblant, l’enlacement des nœuds. C’est donc ainsi, ô très lâche, que tu as meurtri ses mains ? Pensais-tu lier un bœuf ou un lion ? Ou as-tu craint qu’ayant saisi une épée, elle t’en repoussât ? Viens dans mes bras, ô enfant ; dénoue avec moi les liens de ta mère. Je te nourrirai dans Phthia, pour être le grand ennemi de ceux-ci. Si la gloire de la guerre et le courage de la mêlée manquaient aux Spartiates, ils ne seraient, sachez-le, supérieurs en aucune autre chose.

LE CHŒUR.

La race des vieillards est sans frein et ne peut être contenue qu’avec peine à cause de leur nature irritable.

MÉNÉLAOS.

Tu es trop enclin à proférer des injures. Je suis venu contraint dans Phthia. Je n’y ferai et n’y subirai rien d’indigne. Et maintenant, car je n’ai pas d’abondants loisirs, je retournerai dans ma demeure. En effet, une ville, située non loin de Sparta, et qui, auparavant, nous était amie, se montre maintenant hostile. Je veux, pour me venger, conduire des troupes contre elle et la réduire en ma puissance. Dès que j’aurai accompli ce que j’ai résolu, je reviendrai, et face à face, je me renseignerai auprès de