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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/50

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reine d’Ilios, non moins dans ton intérêt que pour elle-même, t’appelle, toi et tes enfants, car il faut que tes enfants aussi sachent ce qu’elle veut te dire. — Toi, cependant, Agamemnôn, suspends la sépulture de Polyxénè nouvellement égorgée, afin que le frère et la sœur, double souci de leur mère, reposent, l’un près de l’autre sous la terre, ayant été consumés par le même feu.

AGAMEMNÔN.

Il en sera ainsi. À la vérité, si l’armée pouvait mettre en mer, je ne pourrais t’accorder cette faveur ; mais puisqu’un Dieu ne nous envoie pas des vents propices, il faut rester, en attendant que nous puissions naviguer. Que ceci réussisse donc ! car il est bon pour tous, pour chacun et pour la cité, que le mauvais soit puni et que le juste soit heureux.

LE CHŒUR.
Strophe I.

Ô Patrie ilienne, tu ne seras plus dite la Ville impossible à prendre, tant les Hellanes, tels qu’une nuée, t’ont couverte de toutes parts, t’ayant dévastée par la lance ! Ta couronne de tours a été rasée et tu as reçu la misérable souillure de la cendre ! Malheureuse ! Je ne rentrerai plus en toi !

Antistrophe I.

J’ai péri au milieu de la nuit, quand, au sortir du repas, le doux sommeil est répandu sur les yeux, quand l’époux, ayant mis fin aux chants, aux sacrifices et aux danses,