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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/501

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LE CHŒUR.

Il a mal agi, mais la faute en est à des jeunes hommes ; il convient donc de lui pardonner.

ADRASTOS.

Je ne t’ai pas choisi pour juge de mes maux, mais je suis venu vers leur médecin, ô Roi ! Non, si j’ai mal agi, pour subir des reproches et des châtiments, ô Roi, mais afin que tu m’aides. Si tu ne le veux pas, il est nécessaire que je me conforme à tes volontés. Que ferai-je, en effet ? Ô vieilles femmes, allez ! Laissez le vert feuillage ceint de laine de ces rameaux ; prenez à témoins les Dieux et la terre et la Déesse Dèmètèr porte-torches et la lumière de Hèlios, puisque nos supplications aux Dieux ne nous ont servi en rien !

LE CHŒUR.

· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · qui était fils de Pélops ; et nous qui sommes de la terre Pélopienne et du même sang paternel que toi. Que feras-tu ? Trahiras-tu celles-ci et rejetteras-tu de cette terre ces vieilles femmes qui subissent une destinée qu’elles ne devaient point subir ? Non ! la bête fauve, en effet, a un refuge dans les rochers, et l’esclave aux autels des Dieux, et la Cité battue par les tempêtes fuit suppliante vers une autre Cité ; car, dans les choses humaines, il n’est rien de perpétuellement heureux. — Va, ô malheureuse ! sors du sol sacré de Perséphonéia ! Supplie celui-ci, en jetant tes bras autour de ses genoux, de rapporter les cadavres de nos fils morts que nous avons perdus, jeunes, sous les murailles Kadméiennes ! — Hélas sur moi ! Saisissez, emportez, levez-