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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/534

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contre un double deuil de famille dans ma demeure ! Car je vais remporter dans la patrie mon fils Étéoklos mort, tué par la lance Kadméienne, et je cherche ma fille, femme de Kapaneus, qui s’est ruée hors de la demeure, désirant mourir avec son mari. Déjà on la surveillait dans la demeure, mais quand j’ai négligé d’y prendre garde, à cause des maux présents, elle est sortie. Je conjecture qu’elle est ici ; dites-moi si vous le savez.

ÉUADNÈ.

Pourquoi interroges-tu celles-ci ? Me voici sur ce rocher, telle qu’un oiseau, au-dessus du bûcher de Kapaneus, prête à prendre l’élan mortel, ô père !

IPHIS.

Fille, quel souffle t’a portée là ? Étant sortie de la demeure, quel dessein t’a conduite sur cette terre ?

ÉUADNÈ.

Tu serais saisi de colère, si tu apprenais mes desseins. Mais je ne veux pas t’entendre, père !

IPHIS.

Comment ? N’est-il pas juste que ton père les sache ?

ÉUADNÈ.

Tu ne serais pas un juge impartial de ma résolution.

IPHIS.

Mais pour quel motif as-tu ainsi orné ton corps ?