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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/568

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malheureux de quelques larmes. Et vous, ô étrangères, gardez le silence.




LE CHŒUR.
Strophe.

Heureux ceux qui usent avec modération et chasteté des lits d’Aphrodita, tranquilles et sans transports furieux, quand Érôs aux cheveux d’or nous lance les deux flèches des plaisirs, dont l’une fait la félicité et l’autre le trouble de la vie ! Je te supplie, ô très belle Kypris, de détourner cette flèche de nos lits ! Qu’un peu de beauté et de chastes amours me soient accordés ! que je jouisse d’une Aphrodita modérée, et que je rejette des plaisirs sans mesure !

Antistrophe.

Les esprits et les caractères des hommes sont divers et dissemblables ; mais les bonnes mœurs sont un bien toujours sûr, et une éducation bien établie sert beaucoup à la vertu. En effet, la pudeur est la sagesse et donne en compensation le plaisir de bien comprendre ce qu’il convient de faire pour que l’opinion des hommes accorde à notre vie une gloire qui ne vieillit pas. C’est une grande chose pour les femmes de respecter la vertu en fuyant la Kypris clandestine. Pour les hommes, la modération, féconde en bons effets, accroîtra d’autant la Cité.

Épôde.

Tu es venu, ô Paris, du pays où, pasteur, tu fus élevé parmi les blancs troupeaux Idaiens, chantant des modes