Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/598

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son père ; car l’eau sacrée et les orges salées qu’on jette dans le feu lustral, et les victimes qu’il faut sacrifier à la Déesse Artémis avant les noces, et qui répandront un sang noir, tout est prêt.

KLYTAIMNESTRA.

Tu parles clairement, il est vrai ; mais je ne sais comment nommer tes actions. Sors, fille ! Tu sais, en effet, ce que ton père médite. Apporte sous ton péplos Orestès, ton frère, mon enfant. La voici qui t’obéit. Je dirai le reste pour elle et pour moi.




AGAMEMNÔN.

Enfant, pourquoi pleures-tu, et ne me regardes-tu plus avec tendresse, le visage incliné contre terre, et te voilant de ton péplos ?

KLYTAIMNESTRA.

Hélas ! Par où commencer à parler de mes maux ? Chacun d’eux peut se dire le premier ou le dernier.

AGAMEMNÔN.

Qu’est-ce ? Pourquoi me montrez-vous tous la même confusion et le même trouble ?

KLYTAIMNESTRA.

Réponds franchement à mes questions.

AGAMEMNÔN.

Il n’est nul besoin de m’y exhorter. Interroge-moi.