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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/613

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AKHILLEUS.

Ô très grande âme ! je ne puis parler davantage, s’il te semble ainsi. Tu sens noblement, car pourquoi ne dirait-on pas ce qui est vrai ? Mais il se peut cependant que tu te repentes de ta résolution. Afin donc que tu saches les choses que je t’ai dites, je placerai ces hommes armés auprès de l’autel, non pour te laisser mourir, mais pour empêcher que tu meures. Peut-être useras-tu bientôt de mon conseil, quand tu verras l’épée sur ta gorge. Je ne te laisserais pas mourir témérairement par ton audace, mais je vais au temple de la Déesse avec ces hommes armés, et j’y attendrai ta présence.




IPHIGÉNÉIA.

Mère, pourquoi, en silence, mouilles-tu tes yeux de larmes ?

KLYTAIMNESTRA.

J’ai quelque raison, malheureuse que je suis ! de gémir dans mon cœur.

IPHIGÉNÉIA.

Cesse ! et ne me rends pas faible ; mais accorde-moi une chose.

KLYTAIMNESTRA.

Dis, ma fille ! car je ne serai pas injuste envers toi.

IPHIGÉNÉIA.

Ne coupe donc pas les boucles de ta chevelure, n’enveloppe pas ton corps de noirs péplos.